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Dans l’histoire de la sculpture contemporaine, une volonté de contester le caractère solide et durable des réalisations apparaît à la fin des années 60, à l’initiative de Robert Morris. Cet artiste a d’abord participé au Minimalisme, une tendance née au début des années 60 qui proposait des formes aux volumes essentiellement orthogonaux, aux contours découpés et aux matières rigides. Dans un article publié en 1968 qu’il intitule « Anti Form », Robert Morris s’oppose aux choix du Minimalisme et fait part au public d’un changement d’orientation de son travail en proposant une sculpture littéralement souple, parfois à la limite du périssable.
[…] il observe un point aveugle qui n’a jamais été pris en compte : on a toujours pratiqué la sculpture sans s’interroger sur le rôle de la matière dans la détermination de la forme finale. […] Robert Morris critique la sculpture occidentale qui, selon lui, a toujours soumis la matière à un ordre qui lui est extérieur, sans jamais la laisser s’organiser elle-même. […] Robert Morris propose, au contraire, de valoriser la matière, de la montrer pour ce qu’elle est, de profiter de ses imperfections, et même de suivre sa tendance à l’entropie, à la dégradation et à l’autodestruction. Son travail, en montrant la matière à un moment donnée de sa chute, réalise l’ambition paradoxale de pérenniser l’éphémère.
Dossier pédagogique consacré à cette tendance artistique (et aux oeuvres de Robert Morris, Eva Hesse, Bruce Nauman, Barry Flanagan, Sarkis, etc.) :
http://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-antiforme/ENS-antiforme.htm
MORRIS Robert
MORRIS Robert, Untitled, 1970