ONO Yoko, The White Chess Set / Play it By Trust, 1966 / 1986 -1987
Yoko ONO, The White Chess Set, 1966 / 1986 – 1987, table en érable incluant un échiquier, peinture émail laquée sur bronze et magnésium, deux chaises, 9 exemplaires, 87,9 x 203,2 x 91,4 cm
© Yoko ONO © Photographie 2 de Peter Samis sous licence CC BY-NC-SA 2.0
Yoko ONO, Play it By Trust, 1986-1987, 33 éléments, bronze, magnésium, peinture émaillée, 76,2 x 76,2 x 19 cm, collection particulière.
© Yoko ONO © photographie 1 de Dom Pates sous licence CC BY 2.0
« […] l’oeuvre White Chess Set a été exposée dans diverses configurations à travers le monde (y compris plusieurs échiquiers disposés sur une longue table mais aussi une version à grande échelle installée en plein air). Dans sa forme élémentaire, l’œuvre se compose d’un échiquier entièrement blanc avec des pièces blanches de chaque côté, rendant les pièces des deux joueurs indistinguables de celles de l’autre. Par conséquent, les joueurs doivent se souvenir de l’emplacement de leurs pièces tout au long de la partie, mais il devient de plus en plus difficile de différencier les camps à mesure que les pièces se rapprochent ; les joueurs finissent par ne plus pouvoir distinguer leurs pièces et de celles de leur adversaire. À ce stade, en dehors de l’instruction d’Ono d’interrompre le jeu, les joueurs peuvent choisir de continuer à suivre les règles standard du jeu d’échecs ou d’inventer une nouvelle façon de jouer ensemble. Ce processus de prise de décision crée des opportunités d’échanges, de collaboration et de créativité dans l’élaboration d’une nouvelle stratégie. Cet aspect de l’œuvre suggère la position anti-guerre d’Ono, une idéologie qui imprègne une grande partie de son œuvre. Les modifications subtiles apportées par l’artiste au jeu d’échecs – traditionnellement considéré comme un jeu de guerre – modifient fondamentalement les objectifs du jeu ; au lieu de s’affronter comme dans une bataille, les joueurs doivent collaborer pour instaurer la paix. »
https://www.moma.org/explore/inside_out/2015/07/14/notes-on-yoko-onos-white-chess-set (traduction : Clément Chervier)
« La fascination exercée par les échecs réside dans l’application stratégique de règles qui ne laissent aucune place au hasard et qui exigent des joueurs une réflexion limpide. Ces principes sont diamétralement opposés à l’idée de l’art Fluxus, ce qui a conduit certains artistes Fluxus à se référer aux échecs et à les réinterpréter. […]. Avec [The White Chess Set] qui comprend à la fois l’échiquier et les pièces, tous d’un blanc uniforme, elle crée une situation paradoxale qui démontre l’absurdité de la pensée dualiste traditionnelle en termes de gagnants et de perdants, de vainqueurs et de vaincus. Une inscription sur le dessous de l’échiquier indique : « Chess set for playing as long as you can remember where all your pieces are » (« Jeu d’échecs pour jouer tant que vous pourrez garder à l’esprit la localisation de vos pièces »). L’uniformité des pièces subvertit la relation d’opposition entre les protagonistes. Ono transforme le jeu d’échecs, inventé à l’origine comme un jeu de guerre il y a plusieurs milliers d’années, en une forme d’unité pacifique. Lorsque Yoko Ono a présenté son jeu d’échecs blanc lors de son exposition à la galerie Indica de Londres, elle a rencontré son futur mari John Lennon, avec qui elle a ensuite promu la paix dans de nombreuses activités à travers le monde. »
https://www.mumok.at/en/online-collection/detail/white-chess-set-8057 (traduction : Clément Chervier)