HUANG Yong Ping, Serpent d’océan, aluminium, 2012

HUANG Yong Ping (1954-2019), Serpent d’océan, aluminium, 2012, sculpture monumentale, L. 128 m, H. 3 m, création pérenne dans le cadre du Parcours Estuaire. Saint-Brevin-les-Pins, Pointe de Mindin, Loire-Atlantique
© HUANG Yong Ping © Jean-Pierre Dalbéra (photographie sous licence creative commons CC BY 2.0)
© HUANG Yong Ping © Yves LC (photographie sous licence creative commons CC BY-SA 3.0)
© HUANG Yong Ping © Seb35 (photographie sous licence creative commons CC0 1.0 )
« Dans l’estuaire de Saint-Nazaire, un long squelette de serpent de mer ondule sur 130 mètres […}. Cette sculpture monumentale en aluminium s’étire entre la limite des marées hautes et des marées basses. L’œuvre est ainsi recouverte et découverte à chaque mouvement de l’eau. Le visiteur ne peut donc faire le tour de cette installation qu’à certaines périodes.
A d’autres moments, il n’aperçoit que les vertèbres qui dépassent des flots. L’artiste chinois réalise ici une œuvre des plus paradoxales : pérenne parce qu’inscrite dans la nature, et éphémère car destinée à être envahie à terme par la végétation et la faune marine. »
https://www.grandpalais.fr/pdf/dossier_pedagogique/Dossier_pedago_monumenta_2016.pdf
Origine : « Estuaire (Le paysage, l’art et le fleuve) », projet lancé en 2007, par David Moinard (programmateur artistique), qui propose à des artistes de créer des oeuvres exposées dans l’espace public le long des rives de la Loire au niveau de l’estuaire (entre Nantes et l’embouchure de la Loire, à proximité de la Saint Nazaire), dernière portion de ce fleuve, dans une zone où se rencontrent les eaux salées de l’Océan atlantique et l’eau douce de la Loire.
Ce projet a pour « but de réaliser des œuvres in situ, c’est-à-dire en situation et en résonnance avec l’espace, le lieu, le territoire, pour proposer un parcours artistique de 60 km de Nantes à Saint-Nazaire. » https://www.levoyageanantes.fr/les-parcours/parcours-estuaire-nantes-saint-nazaire
« La programmation artistique s’inscrit de fait dans une logique de développement du territoire, Estuaire accompagne un projet politique : la construction de la métropole Nantes Saint-Nazaire. » https://www.estuaire.info/fr/estuaire/
« C’est la pointe du Nez de chien, à “la limite transversale de la mer” (frontière entre espace fluvial et maritime), que surgit l’immense serpent de mer de Huang Yong Ping (1954, Chine) dont le squelette apparaît comme issu d’une fouille archéologique. Son mouvement le rend vivant : on devine qu’il a traversé les mers pour venir échouer sa gueule démesurée sur cette plage. La ligne de ses vertèbres joue avec la courbe du pont de Saint-Nazaire, et la manière dont il se pose rappelle l’architecture des carrelets, ces pêcheries typiques de la côte atlantique.
En faisant apparaitre sur les rives de l’Europe une des figures majeures de la mythologie chinoise, Huang Yong Ping aborde, comme souvent dans son travail, les notions d’identité et d’hybridité culturelle. La question environnementale est également très présente dans son art où il met régulièrement au jour le paradoxe de l’homme sciant la branche sur laquelle il est assis, tiraillé entre capacités créatrices et pulsions destructrices. C’est une des lectures possibles de cette œuvre : positionné sur l’estran, le squelette apparaît au rythme de la marée, et accueillera, peu à peu, faune et flore marines. » https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-vignette-13-14/la-vignette-david-moinard-6529430
« Les vertèbres du squelette sont mobiles et ondulent au fil du courant et des marées. Le corps se termine par un crâne à la gueule ouverte. L’ensemble est installé […] à la limite où l’estuaire de la Loire rejoint l’océan Atlantique. Plus précisément, l’installation s’étale sur la zone d’estran. Ce lieu particulier du littoral marin est entre la limite haute et basse de la marrée. La pièce est plus ou moins recouverte et découverte par l’océan, selon les heures et des saisons. À marée basse, il est possible d’en faire le tour à pied. Seule la tête et le haut des vertèbres dépassent à marée haute. L’ensemble est voué à être investi et recouvert par la faune et la flore marine. » https://ap.chroniques.it/le-serpent-docean/
« On peut voir dans la forme du serpent une évocation de celle du pont de Saint-Nazaire, visible à proximité et dans celle des vertèbres la forme des carrelets, ces filets de pêche emblématiques de la région. Toutefois, c’est sans compter sur l’omniprésence du serpent de mer squelettique dans l’œuvre de Huang Yong Ping. » https://ap.chroniques.it/le-serpent-docean/
Ressources :
Dossier pédagogique réalisé par Bertrand CHARLES et Éva PROUTEAU (édition Canopé) : https://www.reseau-canope.fr/serpent_docean_de_huang_yong_ping_dossier_pedagogique.pdf (art public, œuvre monumentale, processus de création…)
Dossier : https://www.calameo.com/read/00010686693fca240bc19 (processus de fabrication de l’oeuvre, divers aspects techniques liés à cette fabrication)
Page proposant une présentation et une analyse de l’œuvre : https://www.estuaire.info/fr/oeuvre/serpent-d-ocean-huang-yong-ping/ ou version pdf