MESSAGER Annette, Mes vœux, 1989
Annette MESSAGER, Mes vœux, 1989, épreuves gélatino-argentiques, 160 x 320 cm, 1 épreuve 24 x 17 cm, 50 épreuves 20 x 14 cm, 57 épreuves 15 x 11 cm, 263 photographies encadrées (49 épreuves 13 x 9 cm, 106 épreuves 8 x 6 cm), Centre Pompidou, MNAM, Paris
© Annette MESSAGER © Bernard Blanc (photographie – vue d’ensemble – sous licence CC BY-NC-SA 2.0)
© Annette MESSAGER © py ota (photographie – sous licence CC BY-NC-ND 2.0 DEED)
© Annette MESSAGER © oui-ennui (photographie – détail – sous licence CC BY-NC-ND 2.0)
« Dans le contexte du début des années 1970, l’œuvre d’Annette Messager invente un univers singulier, féminin et intime, proche du courant des « mythologies individuelles » qui se développe alors. Mes vœux, composés de dizaines de photographies de détails de corps, met en scène une identité fragmentée qui se décompose et se recompose comme les éclats d’un kaléidoscope. Le dispositif qui en résulte, les photographies étant suspendues par une multitude de longues ficelles apparentes, rappelle les ex-voto, ces images ou ces objets qui invoquent une guérison. »
https://www.centrepompidou.fr/fr/ressources/oeuvre/cxxkL5
« Cette œuvre, qui s’inscrit dans une série, se présente comme une myriade de photographies de corps fragmentés, assemblées de manière à constituer un rond suspendu par des ficelles où les différents formats photographiques et les différents détails de visages et de corps se juxtaposent. Il semble que ce serait l’influence du tableau de Magritte intitulé L’Evidence éternelle, de 1930, où un nu féminin se divise en quatre parties peintes sur quatre toiles différentes, qui aurait amené Annette Messager à utiliser ce procédé.
Contrairement à d’autres installations, où les différents éléments de l’œuvre – jouets en peluche, photos, inscriptions murales – sont espacés et accrochés au mur (Mes petites Effigies), ou dressés agressivement sur des longues tiges d’acier (Les Piques), ici, les gros plans des bouches, des sexes, des genoux, des pieds, etc., se recouvrent souvent les uns les autres. Disposés comme au hasard d’une chute, ils sont néanmoins reliés à des fils qui en orchestrent habilement la composition en tondo, format souvent associé au genre du portrait à la Renaissance.
Mais le portrait se révèle impossible. Le miroir, invoqué par la forme globale de l’œuvre ainsi que par l’éclat du verre qui recouvre chaque photo, est désavoué par l’image éclatée.
http://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-corps-oeuvre/ENS-corps-oeuvre.htm (courte analyse de l’oeuvre)
« La série Mes Voeux, née en 1989, revisite la question des ex-voto, cette forme de dévotion populaire qui couvre les murs entiers des lieux de pèlerinage ou des chapelles de saints guérisseurs dans les églises brésiliennes ou portugaises. Les objets, membres en cire ou en bois, images, écrits et petits riens offerts là en remerciement d’une guérison, sont ici remplacés par des photographies de fragments de corps humain, œil, bouche, sexe, nez, pied, sein, encadrés de noir et suspendus au mur par des ficelles. L’amoncellement de ces morceaux de chair sans identité et leur rencontre fortuite sur le mur dessinent une forme […], l’installation[…] dénonce ainsi les tendances voyeuristes d’une société qui fétichise le corps et exalte son pouvoir de séduction. »
https://www.museedegrenoble.fr/oeuvre/780/1922-mes-voeux.htm