REDON Odilon, Les yeux clos, 1890

Odilon REDON, Les yeux clos, 1890, huile sur toile marouflée sur carton, 44 x 36 cm, Musée d’Orsay, Paris
Œuvre appartenant au domaine public – © Jean-Pierre Dalbéra, photographie sous Licence CC BY 2.0
« Dans les années 1890, Odilon Redon interprète parfois en couleur certains de ces dessins ou gravures. Peint en 1890, Les Yeux clos, qui est sans doute un portrait de son épouse Camille Falte, reprend ainsi la composition d’un dessin antérieur.
Les yeux fermés du sommeil ou de la mort évoquent le monde intérieur, le rêve, l’absence ou l’apparition, thèmes féconds chez Odilon Redon, comme il le raconte dans A soi-même, son journal intime publié en 1922. L’extrême dilution de la peinture la rend presque immatérielle, laissant le grain de la toile apparent. Le buste semble flotter dans un espace que l’artiste laisse indéfini.
Ce visage fait référence aux bustes de la renaissance italienne du XVe siècle, aux marbres de Francesco Laurana en particulier. Il garde aussi sans doute le souvenir de L’Esclave mourant de Michel-Ange, exposé au Louvre, qui avait bouleversé Redon et dont il avait commenté dans son journal le charme étrange des « yeux clos ». Icône du symbolisme en peinture, c’est la première œuvre de Redon entrée dans les collections nationales […]. »