SOTO Jesús Rafael, Pénétrable, 1990

Jesús Rafael SOTO, Pénétrable, 1990, Colección Patricia Phelps de Cisneros
© Mona Hatoum. © Tito Perez, Photographie sous licence CC BY-NC-SA 2.0
« Dans les années 1950 et 1960, plusieurs artistes latino-américains se sont installés à Paris, où ils sont devenus des acteurs de premier plan du mouvement de l’art cinétique et de l’op art. L’un d’entre eux, le Vénézuélien Jesús Rafael Soto, dont les projets impliquaient directement la participation du spectateur. C’est le cas de Penetrable, un prêt à long terme de la Colección Patricia Phelps de Cisneros, installé sur la place du LACMA.
Comme le titre de l’œuvre l’indique, la structure à l’échelle architecturale est destinée à être traversée à la fois optiquement et physiquement par le spectateur. Cet aspect participatif la distingue de nombreuses œuvres présentées dans des musées, où les objets ne sont pas censés être touchés. L’œuvre est composée de matériaux industriels de base, la majeure partie étant constituée de tuyaux en plastique jaune suspendus à une simple grille d’acier.
Lorsque le spectateur traverse le dense rideau de tubes en plastique, il disparaît à l’intérieur et devient partie intégrante de l’œuvre. Soto était profondément intéressé par l’effet dématérialisant de la lumière, qu’il cherchait à recréer à travers ces œuvres. Selon l’artiste, « l’homme n’est alors plus ici et le monde là-bas, il est dans la plénitude et c’est cette plénitude que je veux faire ressentir aux gens ».
Bien que l’œuvre de Soto soit conçue comme une sculpture géométrique, elle n’a pas de surface solide ou de plan ; sa forme est facilement altérée par le contact humain, ou même par des éléments naturels tels que le vent et la pluie. […] il s’agit d’une œuvre en constante évolution. Cet aspect ludique et profondément sensoriel du Pénétrable de Soto fait d’elle […] un objet qui invite le spectateur à faire corps avec l’œuvre d’art. »