ERLICH Leandro, Maison Fond, 2015
Leandro ERLICH, Maison Fond, 2015, installation, 690 cm (de hauteur), parvis de la Gare du nord de 2015 (à l’occasion de la nuit blanche) à 2021 (démontage), Paris, France. Œuvre réalisée grâce au Budget Participatif de la Ville de Paris, dans le cadre du projet « Les œuvres d’art investissent la rue ».
© Leandro ERLICH © Photographie 1 de Florent Darrault sous licence CC BY-SA 2.0 – Photographie 2 de Bruno Collinet sous licence CC BY-NC-ND 2.0 – Photographie 3 de Katell Ar Gow sous licence CC BY-NC-ND 2.0
« Si l’évolution du climat menace l’existence humaine, l’architecture, symbole de nos civilisations, est également en péril. Pour l’évoquer, Leandro Erlich a choisi une image forte, celle d’un petit immeuble parisien en train de fondre sous l’effet du réchauffement climatique. Sous une forme directe et humoristique, cette œuvre – dont le titre a été choisi pour sa correspondance phonétique avec « Mes enfants » – fait signal et nous invite à nous interroger sur nos certitudes à quelques semaines de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique. »
Dossier de presse Nuit blanche 2015
« Œuvre inaugurée le 3 octobre lors de la Nuit Blanche 2015 en amont de la COP21, Maison fond est une allégorie de notre monde, métaphore de notre habitat à tous menacé par les changements climatiques. Cette installation monumentale pérenne imaginée par l’artiste argentin Leandro Erlich a été commandée par la Ville de Paris dans le cadre du projet « Les œuvres d’art investissent la ville« . S’inspirant des univers familiers du quotidien qu’il subvertit, le plasticien reprend ici les lignes architecturales d’un immeuble de style Directoire qui se trouve rue de Grenelle. […] Avec Maison fond, un immeuble qui fond à l’instar de la banquise, Leandro Erlich utilise l’architecture symbole des civilisations pour évoquer la mise en péril du foyer humain, la fragilité du monde et la vulnérabilité du patrimoine. Afin d’interpeller les passants, il emploie l’image simple et puissante d’un bâtiment en pleine déliquescence pour souligner l’immédiateté des conséquences des dérèglements climatiques, l’urgence des choix déterminants pour notre avenir.
Scène réinventée par l’artiste, le parvis de la gare du Nord devient théâtre, environnement à la fois réel et fictif. Par le biais d’une œuvre jouant sur la fascination des sens, espace architecturale insolite, Leandro Erlich modifie la base de la perception pour sensibiliser un large public.
Jouant sur la correspondance phonétique entre Maison fond et Mes enfants, il pousse la réflexion sur l’héritage à léguer aux générations futures ancrant le discours environnemental dans la réalité du quotidien. Alors que les phénomènes météorologiques de grande ampleur menacent les populations, catastrophes naturelles nous touchant directement, conséquences directes de l’évolution du climat, nous sommes tous en péril, tous potentiel réfugiés climatiques privés de foyer. » Caroline Hauer
https://www.parisladouce.com/2016/03/paris-maison-fond-une-installation-de.html
« La Maison transforme les données concrètes du réchauffement climatique en une image simple et frappante : une maison en train de fondre. À la fois saisissante et accessible, cette installation aborde la réalité humaine universelle de l’impermanence et les dilemmes spécifiques et urgents auxquels nous sommes confrontés en tant qu’espèce. Comme la plupart des œuvres de Leandro Erlich, cette pièce touche un zone sensible de l’inconscient, en utilisant un lexique visuel onirique, et fait également référence à une préoccupation d’actualité. Située en devant la Gare du Nord, très fréquentée, La Maison interrompra la vie quotidienne des voyageurs en leur rappelant ce qui nous attend si nous ne changeons pas nos habitudes. Exposée pendant la Conférence des Nations unies sur le changement climatique, cette installation soutiendra l’attention portée par la ville à cette crise mondiale.
Depuis des millénaires, l’architecture est un emblème de la culture humaine. Nous regardons les ruines d’autres civilisations comme une preuve de leur existence et de la distance qui sépare les temps modernes de l’antiquité. Dans la vie quotidienne, nous considérons les bâtiments et les maisons comme stables et durables, mais les fragments altérés des civilisations précédentes nous rappellent notre propre mortalité intrinsèque. Non seulement nous mourrons, mais même les maisons que nous laissons derrière nous disparaîtront. Après les guerres et les catastrophes naturelles, les photographes capturent la dimension poignante de la destruction. Qu’il s’agisse de conflits violents ou d’événements climatiques, nous ressentons la tragédie en découvrant une famille perdue dans les décombres de ce qui fut sa maison. L’architecture nous rappelle qui nous sommes et souvent ce que nous avons perdu. »
https://www.leandroerlich.art/#Works (traduction : Clément Chervier)