HORN Rebecca, Mechanischer Körperfächer [Éventail corporel mécanique], 1973-74

Rebecca HORN, Mechanischer Körperfächer [Éventail corporel mécanique], 1973-74, tissu et métal, 280,3 × 270 × 3,7 cm, Tate, Londres
© Rebecca HORN © lingling, photographie sous licence CC BY-NC-ND 2.0 DEED

© Rebecca HORN et Achim THODE, Mechanischer Körperfächer,.© lingling, photographie sous licence CC BY-NC-ND 2.0 DEED
« Dans cette performance, qui n’est pas sans rappeler les machines-volantes des siècles passés, le corps harnaché d’un immense éventail mécanique est l’axe dynamique et la mesure même de l’espace. La lente rotation des deux parties de l’éventail dévoile ou masque des parties du corps, entre révélation et disparition. Lorsque la rotation des deux ailes est pleinement accomplie, le corps disparait laissant place à un cercle s’inscrivant avec harmonie dans le paysage. »
« L’éventail de corps mécanique consiste en un cadre métallique, conçu pour être placé sur les épaules d’une femme interprète, qui se déploie devant et derrière elle et qui est maintenu par des sangles passant autour de sa taille et entre ses jambes. Des axes fixés à ce cadre s’étendent perpendiculairement à son corps devant et derrière elle, sur lesquels sont fixées deux ailes en tissu. Lorsque la performeuse est au repos, les ailes pendent, mais en déplaçant son poids, la performeuse peut faire basculer ou pivoter complètement chacun de ces éventails de tissu de sorte que, vus d’un côté ou de l’autre, ils forment un nombre infini de formes allant d’un demi-cercle à un cercle complet. »
https://www.tate.org.uk/art/artworks/horn-mechanical-body-fan-t07851 Traduction : Clément Chervier
« L’éventail est ajusté aux proportions et aux dimensions de mon corps […]. Grâce à la lente rotation des deux moitiés de l’éventail, certaines parties de mon corps deviennent visibles, d’autres sont cachées. […] » Rebecca HORN
Carl Haenlein (ed.), Rebecca Horn: The Glance of Infinity, Zürich 1997, p.60–1 – Traduction : Clément Chervier
» je porte [l’éventail] et je l’équilibre sur mes épaules de façon à ce que la tête et les épaules constituent l’axe central des deux demi-cercles. – Position de départ – Les deux demi-cercles de l’éventail se resserrent au-dessus de ma tête – lorsque je modifie l’équilibre de mon corps, les deux demi-cercles changent leur position de départ horizontale et commencent à tourner – un demi-cercle tourne devant mon corps, l’autre derrière, de sorte que mon corps devient l’axe fixe des demi-cercles – lorsque la rotation est lente, seules des parties de mon corps sont visibles en tournant – lorsque les deux demi-cercles tournent rapidement, ils se resserrent en un cercle transparent. » Rebecca HORN
https://flash—art.com/2021/11/body-fan-2/
« [La métamorphose] est volontaire et libératoire chez Rebecca Horn où la puissance du moi se décuple en se transformant. Les premières œuvres de l’artiste sont en cela particulièrement éloquentes, révélant sa respiration difficile, sa sensation d’étouffement littérale et métaphorique, mais surtout son désir de reconquérir sa liberté. Les dessins qu’elle réalise en 1970 au sanatorium, et qui ouvrent l’exposition, montrent divers dispositifs non réalisés mettant en scène un appareil respiratoire augmenté, préfigurant autant les objets auxquels elle donnera bientôt un souffle mécanique que certaines de ses performances (Poitrine rouge, 1972) et sculptures corporelles (Cornucopia (Séance pour deux seins, 1970) qui isolent sa poitrine – emblème à la fois du féminin et de ses poumons souffrants. » Clara Muller
https://www.artpress.com/2019/12/21/echo-artpress-473-rebecca-horn-theatre-des-metamorphoses/
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