JOSPIN Eva, Folie, 2018

Eva Jospin, Folie, 2018, Parc historique du domaine de Chaumont-sur-Loire
© Eva Jospin © Jean-Pierre Dalbéra,, photographie 1 sous licence CC BY 2.0 DEED
“À Chaumont-sur-Loire, Eva Jospin s’est éloignée, pour la première fois, de son matériau de prédilection, le carton [..,] pour entrer dans une nouvelle phase de sa création. Elle a utilisé, en effet, une technique radicalement différente, le ciment moulé, pour réaliser une œuvre à la fois poétique et monumentale, alliant subtilement le minéral et le végétal.
Elle a su créer, à l’intérieur de la grotte, un univers mystérieux d’un extraordinaire raffinement, orné de pierres rousses et de coquillages clairs, d’arachnéennes guirlandes tombant du ciel, d’incrustations dorées et de bas-reliefs rigoureux, où réapparaissent ses motifs de carton finement ciselés, figés, cette fois, dans la pierre.
Le contraste est immense entre la puissance extérieure de l’édifice de la folie qu’elle a conçue pour le parc historique et la sensibilité du décor intérieur, tant la puissance créatrice et évocatrice de l’artiste parvient à concilier la force et la fragilité. L’immersion dans ce fantastique et délicat paysage de pierre est une ensorcelante plongée dans l’univers du conte et du merveilleux.” Chantal Colleu-Dumond
https://domaine-chaumont.fr/fr/centre-d-arts-et-de-nature/archives/saison-d-art-2018/eva-jospin
« Pour la Fontaine […] de Chaumont-sur-Loire, j’ai utilisé une matrice en carton que j’ai ensuite moulé dans le béton. Il y a donc deux techniques : celle du moulage pour toutes les parties basses que vous pouvez retrouver en vous rapprochant – toutes les strates et les détails du carton, les alvéoles – et dans la partie haute, celle du béton projeté. C’est aussi tout un travail de sculpture dans le béton frais à partir d‘incrustations, d’insertions de pierres calcaires venant de Turquie aux couleurs orange. Il y a également des faux rochers qui sont en fait des moulages de cartons insérés dans le béton projeté. J’utilise aussi des coquillages, des feuilles de thym, des petits moulages en terre cuite, et des petites choses que j’ai prélevées dans la nature, puis que j’ai moulées. J’ai recouru également à des espèces de lianes grises, presque transparentes, venant renforcer cette impression de fausse nature à l’intérieur de la fontaine.
Avec le temps, les couleurs vont certainement s’altérer, mais ce processus viendra s’ajouter comme une reprise en main ironique par la nature de mes interventions. Ainsi, juste en dessous de l’eau, c’est déjà en train de verdir ! Toute cette œuvre est donc appelée à changer. Elle est entourée de lichen qui va certainement envahir la fontaine. Les choses vont évoluer, vieillir, se patiner. […]. Cette idée que l’œuvre se laisse un peu envahir par la nature me plaît ! À Chaumont-sur-Loire, on a d’ailleurs planté autour de la fontaine à cette fin […], il y a aussi des insectes, des toiles d’araignée, qui évoluent avec la végétation envahissante. L’humidité, la pluie, les moisissures, les tâches, tout ce qui se passe lorsque quelque chose n’est pas protégée. » » Eva Jospin
https://www.artpress.com/2018/08/13/eva-jospin-lappel-de-la-folie/
Émission de radio intitulée Eva Jospin : « L’œil ne regarde jamais la même chose » :