LEONARD Zoe, Analogue Portfolio (détail), 1998–2009


Zoe LEONARD, Analogue Portfolio (détail), 1998–2009. 40 tirages par transfert de colorant, chacun : 50,8 x 40,64 cm
© Zoe LEONARD © Photographie 1 (légèrement retouchée : rotation, couleurs, lumière) et photographie 2 (idem mais recadrée) sous licence CC BY 2.0 DEED : Julian Stallabrass
« Zoe Leonard a insufflé à ce vaste projet documentaire de la poésie et une signification personnelle. Intitulé pour évoquer une époque révolue, Analogue se compose de 412 photographies individuelles disposées en grilles et organisées en un récit libre se déroulant en 25 chapitres. Bien que les photographies se suffisent à elles-mêmes, Leonard a utilisé la structuration et la répétition pour étendre et enrichir leur signification. Ensemble, ils révèlent les changements en vigueur dans leur quartier du Lower East Side de Manhattan tout en témoignant de l’émergence du commerce mondial des fripes et de l’essor du commerce des produits recyclés. »
https://www.moma.org/collection/works/171268
« Ce projet phare, Analogue (1998-2009), s’étalant sur dix ans, comprend 412 photographies disposées en grilles et organisées en 25 chapitres. Conçue à l’origine comme une chronique de l’évolution rapide du Lower East Side, où Leonard avait autrefois son atelier, Analogue est devenue une parabole de la production culturelle, abordant les questions de gentrification et d’échange de marchandises en tant que prolongement du colonialisme. Les images de cette installation représentent des vitrines de magasins et des objets au bord de l’obsolescence en raison de l’expansion de l’économie mondiale et des rapides progrès technologiques du début du millénaire. Allégorie de la mondialisation, la série photographique de Leonard est le fruit d’un voyage itinérant qui l’a menée des petites boutiques new-yorkaises en déclin aux marchés de bord de route du Moyen-Orient, d’Afrique, d’Europe de l’Est, de Cuba et du Mexique, retraçant la circulation des marchandises recyclées.
Leonard a photographié ces objets sur pellicule avec un équipement obsolète– un appareil moyen format Rolleiflex vintage des années 1940 ; les tirages ont été réalisés à l’aide de gélatine argentique et de procédés chromogéniques. Le format carré de chaque tirage de 28 cm x 28 cm, qui constitue la section Analogue, est caractéristique du Rolleiflex. Utilisant cette échelle et ce format comme dispositif conceptuel, Leonard présente cet ensemble d’œuvres sous forme de grilles, employant un trope de modernité, articulé par la répétition et la sérialité du sujet dans les photographies. Dans la lignée de ses prédécesseurs artistiques Eugène Atget, Walker Evans et Hanne Darboven, Leonard a créé une nouvelle fresque épique pour notre époque. »
https://www.hauserwirth.com/hauser-wirth-exhibitions/21944-zoe-leonard-analogue (traduction Clément Chervier)