CHEVALIER Miguel, Sur-natures (Paradis artificiel), 2004
Miguel CHEVALIER, Sur-natures (Paradis artificiel), 2004, nouveau média interactif, plantes virtuelles réalisées avec le logiciel Music2eye, projection-vidéo sur un mur, les végétaux bougent en fonction des mouvements du public, captées par un détecteur de présence et de mouvements (1 caméra infra-rouge), CD-Rom, programme informatique, dimensions variables. Centre national des arts plastiques, en dépôt depuis 2016 au Frac Picardie, Amiens.
« Sur-Natures est la première génération de graines et de jardins virtuels créée au début des années 2000 par Miguel Chevalier avec la collaboration des informaticiens Music2eye. L’artiste a imaginé un herbier virtuel composé de 17 graines qui possèdent chacune leur propre code morphogénétique. Chaque graine donne naissance à de longues fleurs filaires et luminescentes de différentes couleurs, tailles et formes. Sur-Natures 2004, […] se compose de 5 graines différentes, les graines n°2, 5, 6, 7 et 8. A partir de ces graines, Miguel Chevalier compose à l’image d’un paysagiste ou d’un jardinier, un jardin virtuel luxuriant qui va pousser à l’infini. Cette oeuvre s’appuie sur un principe génératif. Les fleurs naissent aléatoirement, grandissent, s’épanouissent, puis fanent, afin de renaître en variation. Certaines plantes ont une croissance rapide et une durée de vie brève, tandis que d’autres poussent beaucoup plus lentement. Le jardin peut passer d’un univers foisonnants à des moments où la « nature » semble entrer dans une phase de sommeil hivernal. L’oeuvre n’est plus dans l’ordre du fini, mais est toujours en devenir. Cette nature de synthèse évoluent de manière autonome, s’autogénèrent en temps réel [à partir des interactions avec le public]. » https://www.miguel-chevalier.com/work/sur-natures-paradis-artificiel-2004
« Cette œuvre est interactive. Grâce à des capteurs de présence, les jardins Sur-Natures réagissent au passage des visiteurs. Les plantes se courbent de droite à gauche comme sous l’effet d’un vent virtuel, ondulent de droite à gauche pour former des entrelacs “baroques” et d’insolites ballets végétaux. La légèreté de leur danse semble résumer l’évanescence de la beauté et de la vie. Les formes qui ondulent doucement, construisent une sensation poétique et méditative. » https://www.miguel-chevalier.com/work/sur-natures-paradis-artificiel-2004
« Sur-Natures est proche d’une forme d’impressionnisme numérique. L’oeuvre retrouve la sensibilité cosmique de Monet, notamment son exploration de la lumière, du temps et de la nature, son goût des séries comme par exemple avec les Nymphéas. Les différents jardins Sur-Natures reflètent notre monde actuel où réel et virtuel, nature et artifices s’interpénètrent de plus en plus. Ces paradis artificiels cherchent à recréer les conditions d’une symbiose entre l’homme et la nature. » https://www.miguel-chevalier.com/work/sur-natures-paradis-artificiel-2004
Citation :
« […] je me suis aperçu, comme je m’intéressais à l’univers botanique […], que les ingénieurs en agronomie faisaient de la simulation de croissance de plantes, et étudiaient les plantes pour voir comment elles pouvaient pousser dans des environnements arides ou humides. Je me suis dit que je pourrais créer des plantes qui n’existent pas, calquées sur ces formes de recherche, et les appliquer. C’est comme ça qu’il y a eu les Sur-natures, herbiers algorithmiques. Là, ce sont différentes espèces que j’ai imaginées. Elles ont un côté un peu filaire. J’ai commencé à pouvoir les animer en temps réel, et grâce à ces fameuses cartes graphiques de plus en plus puissantes, peu à peu, je me suis dit que l’on pouvait montrer de la « nature vivante » sous forme de tableau et d’écran. À la fin des années 90, cela a été les premiers types de tableaux, et ensuite, je me suis dit qu’avec cette notion « d’herbier », comme un paysagiste, j’allais pouvoir travailler ces plantes virtuelles, et créer des jardins virtuels qui allaient pousser, se développer, et en mourant, créer des variations. » Miguel CHEVALIER
https://arts-plastiques.ac-normandie.fr/spip.php?page=pdfjs&id_document=1287
« De nombreux botanistes étudient la croissance de plantes et en font des simulations. Cela m’a donné l’idée d’imaginer des plantes […] qui sont calquées sur ces formes de croissance que l’on retrouve dans la nature. J’ai développé ainsi un herbier composé de graines virtuelles. Puis, […] je crée avec ces graines un jardin virtuel qui va se transformer dans le temps. J’ai imaginé quatre différentes générations de fleurs virtuelles : les « Sur-Natures » en 2004 avec dix-huit graines virtuelles, puis les « Fractal Flowers » en 2008 avec quatre-vingt-dix graines, les « Trans-Natures » en 2012 avec une centaine de graines et dernièrement « Extra-Natural » en 2015 avec 70 graines. Les plantes poussent, se développent et meurent. Lorsqu’elles disparaissent, elles renaissent ailleurs. » Miguel CHEVALIER
Pour aller plus loin :
Définition du terme Surnature (d’où découle le titre de cette œuvre) :
Ce qui procède de Dieu, ce qui est d’une essence supérieure à la nature
https://www.cnrtl.fr/definition/surnature TLFi : Trésor de la langue Française informatisé | http://atilf.atilf.fr/tlf.htm | ATILF / CNRS – Université de Lorraine
Vignette présente sur la page œuvre : © Miguel CHEVALIER (vignette basse résolution du début de la vidéo présente sur cette page, à titre documentaire)