Artiste inconnu, Chimère d Arezzo, 400 av. J.-C

Artiste inconnu, Chimère d’Arezzo, 400-380 avant J.-C, statue étrusque en bronze, 128,5 cm (largeur à la base) x 78,5 cm (haut), Museo Archeologico Nazionale, Florence, Italie
Œuvre appartenant au domaine public. © Photographie 1 et 2 (détail) : sailko sous licence CC-BY-SA-3.0 – Photographie 3 : Carole Raddato sous licence CC BY-SA 2.0 – Photographie 4 : sailko sous licence CC-BY-SA-3.0
Contextualisation :
« La Chimère d’Arezzo est l’un des plus beaux témoignages de la sculpture étrusque en bronze image principale. On sait, par les textes antiques, que les Étrusques excellaient tout particulièrement dans cet art. Malheureusement, la plupart de ces œuvres ont été détruites, et cette Chimère est l’une des rares à nous être parvenues. » Françoise Besson
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Autres ressources :
« Cette sculpture constituait certainement un groupe avec Bellérophon et Pégase, mais ces derniers n’ont jamais été retrouvés. Elle représente la bête monstrueuse dans son dernier combat, en position défensive, rugissant et menaçant encore son adversaire. La tête de serpent a été restaurée de façon erronée à l’origine, elle devait sans doute se dresser face au héros, et non mordre la corne de la chèvre. La tête de cette dernière penche sur le côté, et son cou présente des blessures sanglantes qui annoncent l’issue fatale du combat.
L’œuvre est remarquable par la tension et le dynamisme de la pose, accentués par le réalisme du corps, à la fois souple et puissant. Les côtes, les muscles et les tendons saillent sous la peau, de même qu’une longue veine qui parcourt le flanc droit.
Au contraire, la tête de lion est traitée de façon stylisée. Le mufle, froncé, est marqué de plis réguliers. La crinière hérissée, formée de plusieurs rangées de mèches striées ressemblant à de petites flammes, laisse apparaître des oreilles rondes et lisses et se prolonge par des poils dressés qui soulignent la ligne du dos jusqu’à la naissance de la queue. Réalisés dans un autre matériau, les yeux et les crocs incrustés ont disparu. » Françoise Besson
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Pour aller plus loin :
INFLUENCE DE L’ART GREC
« À cette période, l’art étrusque est fortement influencé par l’art grec, en particulier athénien. Métaponte, l’une des cités grecques implantées en Italie du Sud, connaît alors une activité artistique foisonnante, à laquelle participent de nombreux sculpteurs et potiers athéniens venus s’y installer. La cité est l’un des foyers à partir desquels l’art grec classique se diffuse progressivement jusqu’en Étrurie. Là, un bronzier étrusque, habile dans la technique de la fonte à la cire perdue, a créé cette Chimère, qui est une œuvre votive. L’inscription en langue étrusque « Tinscvil », gravée avant la fonte sur la patte antérieure droite, signifie en effet que la statue était dédiée à Tin, abréviation de Tinia, le dieu suprême du panthéon étrusque, l’équivalent du Zeus grec. La graphie suggère qu’elle a été réalisée dans le Nord-Est de l’Étrurie, peut-être à Chiusi, ou même à Arezzo, le lieu de sa découverte. » Françoise Besson
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LIEN ENTRE L’ART GREC ET L’ART ETRUSQUE
« Dans la mythologie grecque, monstre femelle qui crachait des flammes ; elle avait la tête d’un lion, le corps d’une chèvre et la queue d’un dragon. Elle dévastait la Carie et la Lycie jusqu’au jour où Bellérophon la tua. Les œuvres d’art représentent généralement la Chimère comme un lion ayant une tête de chèvre au milieu du dos.»
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LA REDÉCOUVERTE DES ÉTRUSQUES DANS LA TOSCANE DE LA RENAISSANCE
« La découverte de la Chimère en 1553, près des murailles de la ville d’Arezzo, en Italie, tombe à point nommé pour Cosme Ier de Médicis image 1. En effet, ce dernier cherche alors à mettre en avant le prestigieux passé étrusque de la région, qui fut l’un des principaux foyers de cette civilisation puissante et originale, antérieure à celle des Romains, pour justifier ses ambitions politiques et sa volonté d’expansion territoriale. » Françoise Besson
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ARTICLES CONSACRES AUX ÉTRUSQUES :