MONET Claude, Cycle des Nymphéas du musée de l’Orangerie, entre 1897 et 1926
Œuvre appartenant au domaine public © Photographie : Brady Brenot (licence CC BY-SA 4.0)
Œuvre appartenant au domaine public © Photographie :Kirk K (licence CC BY-NC-ND 2.0)
Œuvre appartenant au domaine public © Photographie : Kirk K (licence CC BY-NC-ND 2.0)
Œuvre appartenant au domaine public © Photographie :Steven Zucker (licence CC BY-CC BY-NC-SA 2.0)
Œuvre appartenant au domaine public © Photographie :Jason7825 (licence CC BY-SA 4.0)
Œuvre appartenant au domaine public © Photographie retouchée (lumière, saturation) :Jon (licence CC BCC BY 2.0)
https://youtu.be/l0FMn8TPq2w (vidéo proposant une vue sur 360° de la salle 1)
https://www.youtube.com/watch?v=1Pr5H53DylU (vidéo proposant une vue sur 360° de la salle 2)
Œuvre / espace, perception, illusion, intention, œuvre / spectateur (paix, repos, méditation) :
« […] la tentation m’est venue d’employer à la décoration d’un salon ce thème des Nymphéas : transporté le long des murs, enveloppant toutes les parois de son unité, il aurait procuré l’illusion d’un tout sans fin, d’une onde sans horizon et sans rivage ; les nerfs surmenés par le travail se seraient détendus là, selon l’exemple reposant de ces eaux stagnantes, […] cette pièce aurait offert l’asile d’une méditation paisible au centre d’un aquarium fleuri » Claude Monet (1909)
Claude Monet (propos datant de 1909, rapportés par le critique d’art Roger Marx)
Statut de l’oeuvre (décor mural ou installation, environnement…) , œuvre / architecture, œuvre / spectateur :
« Ce décor mural, cet « environnement » avant la lettre mobilise toute l’énergie de l’artiste à partir de 1914. Il prend sa forme définitive dans le dispositif spatial de l’Orangerie : une frise panoramique se déployant presque sans rupture et enveloppant le spectateur. »
https://www.franceculture.fr/emissions/les-regardeurs/les-nympheas-de-claude-monet
« Il ne s’agit plus simplement de peintures décoratives, mais d’une « installation » au sens où nous l’entendons aujourd’hui, et où tout entre en ligne de compte, la disposition spatiale, l’éclairage, l’environnement architectural, jusqu’à l’accès ménagé au visiteur. »
http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/environnement-art/
Œuvre / lumière, œuvre / espace, œuvre / temps, œuvre / spectateur (circulation) :
[L’oeuvre] « fait pénétrer le public dans un spectacle naturel qui, reproduisant l’ordre cosmique, progresse entre ombre et lumière, du matin jusqu’au soir. La lumière naturelle zénithale, qui évolue tout au long de la journée, souligne ce cheminement et tend à recréer les conditions de regard du peintre devant son jardin d’eau. La fluidité du motif aquatique est quant à elle accentuée par la courbure des murs et le mouvement du spectateur, qui peut circuler librement grâce au dédoublement des passages entre les deux salles. »
Félicie Faizand de Maupeou, « Un geste artistique inédit : la mise en exposition des Nymphéas de Monet à l’Orangerie des Tuileries », exPosition, 25 septembre 2017, https://www.revue-exposition.com/index.php/articles3/de-maupeou-exposition-nympheas-monet-orangerie/%20. Consulté le 12/12/2021. (en référence au propos de George Clemenceau dans Claude Monet, les Nymphéas, Paris, Terrain Vague, 1990 (1928) p. XII.)
Immersion, œuvre / spectateur, œuvre / espace (harmonie), espace (dispositif architectural), expérience esthétique :
« Toutes ces caractéristiques – immersion du spectateur dans le continuum de l’œuvre, création d’un espace singulier uniquement dédié à l’expérience esthétique, harmonie et simplicité du dispositif architectural, homogénéité de l’espace et création d’une atmosphère originale – permettent, à la suite de Julian Zugazagoitia, de qualifier les Nymphéas de l’Orangerie d’œuvre d’art totale. »
Félicie Faizand de Maupeou, « Un geste artistique inédit : la mise en exposition des Nymphéas de Monet à l’Orangerie des Tuileries », exPosition, 25 septembre 2017, https://www.revue-exposition.com/index.php/articles3/de-maupeou-exposition-nympheas-monet-orangerie/%20. Consulté le 12/12/2021.
Œuvre / espace, œuvre / spectateur, Expérience, Infini :
« […] avec les Nymphéas, Monet ne s’est pas contenté de plaquer des peintures sur un mur, il a créé un espace complet et entier, au sein duquel le spectateur peut se déplacer et renouveler ainsi sans cesse son expérience. »
Félicie Faizand de Maupeou, « Un geste artistique inédit : la mise en exposition des Nymphéas de Monet à l’Orangerie des Tuileries », exPosition, 25 septembre 2017, https://www.revue-exposition.com/index.php/articles3/de-maupeou-exposition-nympheas-monet-orangerie/%20. Consulté le 12/12/2021
Œuvre / spectateur, perception / Immersion, expérience sensible, espace / temps (infini), lumière, œuvre / spectateur :
« L’enjeu pour l’artiste est de faire progressivement naître l’œuvre dans l’œil du spectateur, de lui faire éprouver l’acte de perception et les mécanismes de la vision. Et c’est par le mouvement que le public s’imprègne progressivement de ce spectacle dont il ne s’agit plus tant de reconnaître tous les détails que d’éprouver les mêmes sensations que le peintre devant son jardin d’eau. À la dimension spatiale s’ajoute donc celle du temps, éprouvée par le spectateur par la déambulation et par la lumière naturelle changeante. Son expérience est démultipliée à l’infini, aussi bien dans l’espace que dans le temps. »
Félicie Faizand de Maupeou, « Un geste artistique inédit : la mise en exposition des Nymphéas de Monet à l’Orangerie des Tuileries », exPosition, 25 septembre 2017, https://www.revue-exposition.com/index.php/articles3/de-maupeou-exposition-nympheas-monet-orangerie/%20. Consulté le 12/12/2021
Perception, point de vue, abstraction / figuration :
« À distance, les touches de couleurs recomposent l’image d’une nappe d’eau sans rivages ni horizon. De près, c’est surtout la matière picturale que l’on perçoit »
Intentions, choix artistiques (espace, corps/espace), processus (maturation des idées…), présentation / représentation (lumière), espace / temps :
« Rien n’a été laissé au hasard par l’artiste pour cet ensemble qu’il a longuement médité et dont l’installation s’est faite selon sa volonté en lien avec l’architecte Camille Lefèvre et avec l’aide de Clemenceau. Il prévoit les formes, les volumes, la disposition, les scansions et les espaces entre les différents panneaux, le parcours libre du visiteur par le biais de plusieurs ouvertures entre les salles, la lumière zénithale du jour qui inonde l’espace par beau temps ou au contraire se fait plus discrète lorsqu’elle est voilée par les nuages faisant ainsi vibrer la peinture au gré du temps. »
https://www.musee-orangerie.fr/sites/default/files/2020-11/dossier_pedagogique_nympheas.pdf
Scénographie / Œuvre :
« Les toiles, directement marouflées sur les murs, sont uniquement encadrées d’une simple baguette en bois doré. Cette scénographie, voulue et dirigée par le peintre, est inscrite dans l’acte de donation qui stipule qu’aucune autre œuvre (peinture ou sculpture) ne peut être ajoutée, qu’aucune modification de l’aménagement des panneaux n’est autorisée et que les toiles ne doivent pas être vernies et encore moins vendues. Si les conditions de cette donation ne sont pas respectées, celle-ci peut être révoquée. […] La scénographie fait partie intégrante de l’œuvre qui ne saurait être vue dans d’autres conditions. »
Félicie Faizand de Maupeou, « Un geste artistique inédit : la mise en exposition des Nymphéas de Monet à l’Orangerie des Tuileries », exPosition, 25 septembre 2017, https://www.revue-exposition.com/index.php/articles3/de-maupeou-exposition-nympheas-monet-orangerie/%20. Consulté le 12/12/2021. (en référence au propos de George Clemenceau dans Claude Monet, les Nymphéas, Paris, Terrain Vague, 1990 (1928) p. XII.)
Œuvre / espace (architecture) et espace / temps (infini) :
« Les peintures et leur disposition font écho à l’orientation du bâtiment respectant les teintes de scènes de lever de soleil à l’est et de crépuscule à l’ouest matérialisant ainsi la représentation d’un continuum de temps dans l’espace. De manière symptomatique également la forme elliptique des salles dessine en plan le signe mathématique de l’infini.«
https://www.musee-orangerie.fr/sites/default/files/2020-11/dossier_pedagogique_nympheas.pdf
« [Le spectateur] expérimente perpétuel devenir de la nature dont les reflets changent d’aspect tandis que les nuages éphémères se meuvent au fil du temps infini. Cet infini symbolisé par le huit couché
que dessinent les deux salles vues de haut.
https://www.musee-orangerie.fr/sites/default/files/2020-11/dossier_pedagogique_nympheas.pdf
Rapport artiste / nature :
« Ses grandes compositions de Nymphéas, dont les plus achevées sont celles qu’il exécute peu avant sa mort pour le musée de l’Orangerie […] témoignant d’une liberté et d’une audace prodigieuses. Il réalise là, avec une démesure et une puissance étonnantes à plus de quatre-vingts ans, cette fusion totale du peintre et de la nature, en une vision panthéiste destinée à produire l’impression d’une plongée dans l’instantané, ou, pour employer le mot de Proust à son sujet, dans le « miroir magique de la réalité ». Cette expression finale d’une contemplation rêveuse et hallucinée devant la nature est traitée avec toutes les audaces de l’« action-painting », pour exprimer un univers intérieur pourtant plus proche de celui de Debussy que de l’art qu’il annonçait. «
https://www.universalis-edu.com/encyclopedie/claude-monet/
» Dans les années 1950, aux Etats-Unis, les peintres de l’abstraction redécouvrent toute la singularité des Nymphéas, le dernier Monet, et le considèrent comme le père du all over (littéralement, partout sur la toile), principe esthétique clé de l’abstraction américaine. «
https://www.franceculture.fr/amp/peinture/claude-monet-en-cinq-tableaux
» Exécutées dans le secret de l’atelier de Giverny, les toiles entament leur destin public au moment où le peintre en fait don à la nation, par l’intermédiaire de son ami Clemenceau, au moment de l’armistice de la Première Guerre mondiale. […] La question de la mise en exposition des panneaux est au cœur de discussions qui dureront plus de dix ans. Le dispositif d’accrochage que Monet imagine et qui se formalise progressivement est au cœur de son geste artistique. Par leur mise en exposition, le peintre devient le scénographe de ses toiles. »
Félicie Faizand de Maupeou, « Du peintre à l’architecte. La mise en exposition des Nymphéas de Monet à l’Orangerie des Tuileries », In Situ [En ligne], 32 | 2017, mis en ligne le 27/07/2017, consulté le 12/12/2021. URL : http://journals.openedition.org/insitu/14862 ; DOI : https://doi.org/10.4000/insitu.14862
» Les Nymphéas n’ont […] pas été conçus à l’origine pour l’Orangerie, mais Monet a accepté cette affectation en raison des multiples liens qui existent entre son œuvre et ce bâtiment. Et pendant les cinq années qui s’écoulent entre le choix de l’Orangerie et l’installation des panneaux, le peintre n’a eu de cesse de reprendre ses toiles et d’ajuster le dispositif général afin de souligner ces liens. Il existe un double mouvement d’adaptation des œuvres au lieu, par le travail du peintre sur les toiles, et du lieu aux œuvres, par la mise en point du dispositif scénographique « .
Félicie Faizand de Maupeou, « Un geste artistique inédit : la mise en exposition des Nymphéas de Monet à l’Orangerie des Tuileries », exPosition, 25 septembre 2017, https://www.revue-exposition.com/index.php/articles3/de-maupeou-exposition-nympheas-monet-orangerie/%20. Consulté le 12/12/2021
« Par le dialogue qu’il institue entre les toiles, le lieu où elles sont exposées et le spectateur, « ce musée sans précédent et sans pareil » constitue en fait un des premiers « environnements ». Et c’est peut-être la définition, certes posthume et à bien des égards anachronique, qui pourrait lui convenir le mieux. »
Félicie Faizand de Maupeou, « Du peintre à l’architecte. La mise en exposition des Nymphéas de Monet à l’Orangerie des Tuileries », In Situ [En ligne], 32 | 2017, mis en ligne le 27/07/2017, consulté le 12/12/2021. URL : http://journals.openedition.org/insitu/14862 ; DOI : https://doi.org/10.4000/insitu.14862
« Il y a une harmonie aussi certaine que mystérieuse, assurément voulue, entre le caractère de cette peinture et la douceur des courbes ovales. La sobriété de la mouluration concourt à la paix et à la continuité d’effet de l’ensemble ».
Raymond Régamey, « Les Nymphéas de Monet à l’Orangerie des Tuileries », Beaux-arts : Revue d’information artistique, 1er juin 1927, p. 167-169 in https://www.revue-exposition.com/index.php/articles3/de-maupeou-exposition-nympheas-monet-orangerie#_ftnref16
« Monet mène de front conception scénographique et réalisation picturale. Dans son grand atelier, il a fait monter ses châssis sur roulette afin de pouvoir les déplacer jusqu’à trouver le meilleur aménagement possible. «
Félicie Faizand de Maupeou, « Du peintre à l’architecte. La mise en exposition des Nymphéas de Monet à l’Orangerie des Tuileries », In Situ [En ligne], 32 | 2017, mis en ligne le 27/07/2017, consulté le 12/12/2021. URL : http://journals.openedition.org/insitu/14862 ; DOI : https://doi.org/10.4000/insitu.14862
Visite virtuelle (possibilité d’explorer vituellement les deux salles) :
Article consacré à l’histoire du cycle des Nymphéas > processus de création, évolution du projet / finalisation de l’œuvre (forme circulaire puis elliptique, frise panoramique, cadrage serrés (gros plans), fragment, all-over, environnement, ellipse, infini, relation œuvre / espace) :
Article consacré au cycle des Nymphéas (contexte historique, biographie, reproduction des toiles) :
https://www.musee-orangerie.fr/fr/collection/les-nympheas-de-claude-monet
Dossier pédagogique (analyse, biographie, plan, processus de création, contexte historique) :
https://www.musee-orangerie.fr/sites/default/files/2020-11/dossier_pedagogique_nympheas.pdf
Article intitulé « Un geste artistique inédit : la mise en exposition des Nymphéas de Monet à l’Orangerie des Tuileries » par Félicie Faizand de Maupeou, Revue exPosition, 2017 (dispositif scénographique, réception, perception, continuum, in situ ? (correspondance seulement partielle avec la définition d’in situ), « toiles solidaires du lieu ». armistice de la Première Guerre mondiale, premier projet : édification d’un bâtiment dédié à l’oeuvre / salle circulaire…) :
Émission Les regardeurs : Les Nymphéas, de Claude Monet : démarche, jardin / œuvre, jardin source de motifs, du jardin au dispositif, lien avec le panorama, immersion, illusion, cycle, infini, art total, série :
https://www.franceculture.fr/emissions/les-regardeurs/les-nympheas-de-claude-monet
Vidéo consacrée à l’histoire des Nymphéas retracée par Cécile Girardeau (conservatrice au musée de l’Orangerie) :
https://www.youtube.com/watch?v=8COmDbH7-7k
Claude Monet : le Regard du Peintre – vidéo de 52 minutes consacrée à l’œuvre
https://www.dailymotion.com/video/x7sv2nv
Article intitulé : Du peintre à l’architecte. La mise en exposition des Nymphéas de Monet à l’Orangerie des Tuileries : https://journals.openedition.org/insitu/14862

© Archives des musées nationaux, CP 64AJ 593 (dans le domaine public) © Félicie Faizand de Maupeou, (photographie tirée d’un article sous license CC BY-NC-ND 4.0).